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Aloÿs Claussmann est né à Uffholtz, dans le Haut-Rhin, en 1850. Elève de lEcole Niedermeyer, dans la classe d'Eugène Gigout, où il obtient ses premiers prix de piano et d'orgue, il remporte le Grand Prix du ministère des Beaux-Arts en 1872. L'année suivante, il est nommé maître de chapelle de la cathédrale de Clermont-Ferrand, ville où il effectue toute sa carrière de compositeur et de musicien. Il succède à Lemaigre aux claviers du grand-orgue en 1888, puis il fonde le conservatoire en 1909, le dirigeant jusqu'à sa mort survenue en 1926. S'il a confié de nombreuses pages musicales au piano -il fut un excellent pianiste-, à la musique de chambre, à la musique vocale, c'est à l'orgue qu'il réserve l'essentiel et le plus caractéristique de sa production, après environ 350 pièces, se situant pleinement dans la musique postromantique qu'il célèbre avec éclat mais encore avec sensibilité. Il glorifie l'instrument né des mains de Cavaillé-Coll, cette facture dont il fait chanter les fonds amples et chaleureux, sonner les anches puissantes et briller les mixtures, ces lourds soleils. L'origine alsacienne de Claussmann fait que sa musique constitue une synthèse très réussie des écoles française et allemande, dans laquelle on peut certes trouver Franck, dont l'influence est certaine, et Schumann, mais qui possède une indiscutable personnalité. Elle peut se faire méditative, voire nostalgique, ou encore héroïque, parfois audacieuse sur le plan harmonique, elle n'en reste pas moins toujours superbement construite, avec ses oppositions de claviers qui sont comme les échos entre les différents pupitres de l'orchestre symphonique. Les pièces enregistrées sur le disque publié par Mandala ont été composées sur une période de presque trente années. L'évolution du langage est peu sensible ; Claussmann est avant tout fidèle, et entend le rester, à une école et à un style, ne désirant pas vouloir être original à tout prix et suivre les modes et les courants. Il aime le travail bien fait, dans les grandes pages comme dans les pièces plus modestes destinées à la liturgie, une écriture solidement architecturée, ce qui ne l'empêche nullement de s'affranchir de certaines règles, d'user, de temps à autres, de subtiles modulations ou d'harmonies inhabituelles, de délaisser une certaine pudeur pour se livrer davantage et s'abandonner à un romantisme passager. Il aurait pu aisément obtenir une tribune parisienne ; il a préféré contribuer à l'épanouissement musical d'une ville de province, comme musicien et comme pédagogue. Ainsi qu'il est écrit dans Les Proverbes, "qui va honnêtement va en sécurité, qui suit une voie tortueuse est démasqué". |
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Ont été recensées et identifiées 544 pièces au total : 350 pièces d'orgue, 110 pièces pour piano, 62 chants ou mélodies, 22 pièces de violon ou violoncelle. Henry Lemoine fut le principal éditeur d'Aloÿs Claussmann de 1904 à 1924 ; la plupart des uvres pour orgue y sont disponibles. Son uvre contribue, avec celles d'autres compositeurs, tels le strasbourgeois Marie-Joseph Erb, Emile Bourdon à Monaco, le lyonnais Edouard Commette, le chanoine Fauchard à Laval, pour ne citer qu'eux, à forger en quelque sorte le chaînon manquant entre une musique d'orgue parisienne reconnue et célébrée et l'apport plus discret, mais indéniable, des petits maîtres de province à l'élaboration d'un langage qui a fait le renom de notre école d'orgue française. |
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-Scherzo en si mineur, opus 10 (1892/94) ' Hervé Désarbre 1 CD Mandala MAN 4927 |
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François Clément |
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D. Weiss - FonoForum 1/99: |
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par Pierre Desaymard in Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne Tome XC n°68 - janvier-mars 1981 |
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Born in 1850 in Uffholtz (Upper-Rhine), Aloÿs Claussmann studied in Eugène Gigouts class at the Niedermeyer school, where he won the first prizes in organ and piano. In 1872, he was awarded a honorary prize from the French ministry of fine arts. The following year, he was appointed organist of the cathedral in Clermont-Ferrand, a city where he was to spend his whole career as a composer and musician. In 1909, he founded the music conservatory there, which he directed until his death in 1926. Although he composed extensively for the piano (he was an excellent pianist), as well as chamber and vocal music, the major part of Claussmanns work was devoted to the organ. He left a repertory of about 350 pieces, all belonging to the post-romantic period which he celebrated with luminosity and sensivity. His work is a tribute to the instrument crafted by Cavaillé-Coll, from which he was able to draw out the ample, warm foundation stops, the powerful, generous reeds, and the dark, dense romantic mixtures. Claussmann succeeded in creating a perfect synthesis of German and French organ music, an achievement likely rooted in his alsacian background. Although the influence of Franck and Schumann is clear, the originality of his music is beyond question. Whether it is meditative, even verging on the nostalgic, heroic, or harmonically audacious, Claussmanns music is always perfectly crafted, with opposing keyboards that are like echoes of the orchestras different sections. The pieces recorded here were composed over a thirty-year period. There is little evolution in the musical language. Claussmann was above all faithful to a school and a style, preferring not to follow fads and trends, not to be original at all costs. He was a man who liked a job well done, whether it be in major pieces, or in more modest ones composed for liturgy. He cherished strongly architectured writing, which did not prevent him from discarding certain rules and occasionally using subtle modulations or unusual harmonies, nor to forsake modesty now and them to indulge in a wave of romanticism. Claussmann could have easily enjoyed a Parisian career but instead, chose to contribute to the musical flourishing of a provincial town, as both a musician and a teacher. As is it written in the Proverbs, "who goes rightfully goes safely, who follows a tortuous path will be unmasked". His works, along with those of other composers like Marie-Joseph Erb in Strasbourg, Emile Bourdon in Monaco, Edouard Commette in Lyon, Canon Fauchard in Laval to name but a few, helped to forge a missing link between Parisian organ music, which was renown and praised, and the more discreet yet undeniable contribution of provincial masters. This led to the development of a language that has made the reputation of the French organ school. |
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