Guy Morançon

Quelques œuvres...

Guy Morançon, musicien parfait !
Henri Sauguet
"Dans les 10 Noëls de Provence pour orgue, j'ai utilisé, peu ou prou, 18 mélodies choisies parmi les plus belles et les plus traditionnelles de Provence. Généralement, elles sont datées des XVIIème et XVIIIème siècles et cependant, aucune d'elles n'a été travaillée par les organistes d'autrefois, qu'ils s'appellent Lebègue, Dandrieu, Raison, Corrette, Balbastre ou Séjan... Aussi, ai-je pensé, en les traitant, faire œuvre utile aux organistes d'aujourd'hui et, en même temps, rendre hommage au folklore de mon pays. Mais alors, il m'est apparu que ces thèmes ayant une tournure mélodique et tonale fortement accusée, il était nécessaire, pour sauvegarder leurs silhouettes propres et leur couleur spécifique, de ne pas trop sortir de l'harmonie qu'ils proposaient. Je suis donc resté volontairement dans une certaine tradition de style car, pour moi, leur conserver leur caractère d'origine est un peu les célébrer comme on fait, par exemple, pour les petits santons d'argile crue, si personnels, si expressifs, si originaux, et pourtant lointains descendants des célèbres Tanagra".
Ainsi s'exprime le compositeur dans l'édition de ces "10 noëls de Provence", parue aux éditins Leduc. Depuis, sept autres pièces ont été traitées par Guy Morançon. Ce sont "Quatre autres noëls de Provence" et "3 noëls de Saboly", parus aux éditions Europart.
L'enregistrement intégral de ces 17 noëls de Provence, par le compositeur à l'orgue de la basilique Notre-dame des Victoires, à Paris, se trouve chez Mandala (distr. harmonia mundi), réf. 4929. Ce disque a obtenu le Choc du Monde de la Musique et le Diapason d'Or.

On peut garder le même texte pour les harmonisations pour chœur d'hommes, riches et pleines de vie qui s'adaptent parfaitement au groupe des Baladins. Musiques et textes évoquent, pour reprendre l'expression de Guy Morançon, l'envoûtant parfum des lavandes, la silhouette tordue des oliviers, les bastides si pittoresques, l'humour tendre ou le fier caractère des Provençaux.

"
Les trois études pour orchestre à cordes, d'après Paolo Uccello, furent écrites en 1979. Paolo Uccello, de son vrai nom Paolo di Dono, est un peintre italien qui vécut en plein quinzième siècle. Comme plusieurs de ses confrères, mais peut-être plus qu'eux, Paolo Uccello fut un artiste aux multiples talents. Aujourd'hui encore, face à ses surfaces peintes, l'on ressent à la fois une intelligence décorative aiguë, un sens des mouvements pris dans l'instantanéité tout à fait saisissant et une façon de poser des à-plats qui devrait contredire ces mouvements. ".
Guy Morançon a voulu ainsi rendre hommage au peintre avec ces trois pièces portant chacune le titre d'un de ses tableaux. Toutefois, il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas là d'une quelconque description des tableaux, mais bien plutôt d'une méditation face à eux, méditation musicale bien entendu.
Successivement, La bataille de San Romano, Portrait d'une dame inconnue, et La chasse nocturne.

Le mot
Sirventès, qui chante comme tout ce qui vient de la langue d'Oc, désigne une forme poétique en faveur au Moyen-Âge. C'était un poème en vers, assez semblable à celui appelé "Canson" (chanson en notre français moderne), mais dont le contenu était tout autre. En effet, il était essentiellement un poème de circonstance, avec connotations satiriques, critiques, morales ou politiques selon les cas, mais toujours dans une forme littéraire soignée. D'usage courant chez les troubadours, cette forme est reprise ici à la fois pour son titre qui chante déjà comme une musique, et pour son contenu ouvrant sur des perspectives variées.
Il s'agit donc d'une pièce assez développée destinée à la guitare, instrument qui n'est pas sans lien avec notre ancienne poésie. D'une durée de 6'30, elle se trouve aux Editions du Chant du Monde.


La
Musique pour orgue et cordes est la plus importante des œuvres de jeunesse de Guy Morançon. retravaillée et agrandie jusqu'à quatre et cinq fois consécutives, elle n'en conserve pas moins quelques éléments qui furent d'abord posés sur le papier vers l'âge de l'adolescence. Ces nombreuses remises sur le chantier sont bien évidemment la preuve de l'intérêt tout particulier que le compositeur portait à cette œuvre, dont la pâte est très symphonique, où l'orgue intervient tantôt comme soliste, tantôt en s'incorporant tout à fait dans l'orchestre. Dans ce cas, d'ailleurs, il tient le rôle des bois dans le grand orchestre, mais comme soliste, naturellement, il s'impose au premier plan. On notera, un peu avant la fin, une grande cadence à lui dévolue, cadence qui s'exécute seulement avec les pieds. Mais ce qui apparaîtra dès l'abord, c'est le rôle essentiellement expressif de l'orchestre en opposition au rôle essentiellement décoratif de l'orgue, d'où il s'ensuit une sorte de lutte perpétuelle. La structure est assez rhapsodique : quatre thèmes s'y enchevêtrent, dont deux s'affirmeront comme les plus importants.
Elle est publiée aux éditions Billaudot.


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